• Le coq et le dindon

     

    Il est c’est bien connu au sein de la volaille,

    Bien des rivalités dans une basse-cour,

    Il arrive souvent que nait une bataille,

    Concrétisant ainsi un profond désamour.

     

    Un coq et un dindon de la même famille,

    Désiraient s’installer sur le plus haut perchoir,

    Mais il était bâti d’une étroite béquille,

    Un seul individu pouvait s’en prévaloir.

     

    Chacun des prétendants cherchait des connivences,

    Parmi les animaux lâchés en liberté,

    A coup de compliments et maintes révérences,

    L’un ou l’autre vantait son efficacité.

     

    Montant sur ses ergots, le coq à la parade,

    Chantait, s’égosillant de longs cocoricos,

    Le dindon cramoisi, en mauvais camarade,

    Poussait en glougloutant son rival hors enclos.

     

    Les autres emplumés regardaient ce spectacle,

    Les uns étaient contrits et certains goguenards,

    Se tenait à l’écart de ce bruyant cénacle,

    Un groupe composé des oies et des canards.

     

    Alors que les deux sots continuaient la lutte,

    Le jars bien inspiré montait sur le juchoir,

    Arrivé au sommet et dominant la butte,

    Il se mit à crier « Je détiens le pouvoir »

     

    Une belle leçon pour tous les politiques,

    Qui voudraient enjôler  leurs chers concitoyens,

    Rien ne sert d’attiser de vaines polémiques,

    Il faut pour diriger en avoir les moyens.

     

     


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  • Au voleur

     

    Au voleur ! Au voleur ! Qu’on me rende mes voix,

    Ces voix que m’accordaient le bon peuple de France,

    Me voici démuni, je vais porter ma croix,

    Me reste-t-il encor une petite chance ?

     

    Je me suis élevé au plus haut des niveaux,

    Et pourtant croyez-moi, ce n’était point facile,

    J’ai joué et gagné et sur tous les tableaux,

    J’espérais vivre ainsi un quinquennat tranquille.

     

    J’ai promis le bonheur et la félicité,

    Du travail, de l’argent, de belles aventures,

    J’ai prôné la rigueur et la sécurité,

    Nettoyage au karcher, j’ai changé de chaussures.

     

    Qui veut me détrôner, qui sont ces foutriquets,

    Ecolos, socialos, fachos et compagnie,

    Des filles à papa et quelques paltoquets,

    Facteurs et moustachus, vieillards à l’agonie.

     

    A moi Neuilly, Passy, Deauville et St Martin,

    Où sont mes généraux, au feu sonnez l’alarme,

    Laissez-moi terminer les restes du festin,

    Et fichez-moi la paix, arrêtez ce vacarme.

     

     

     

     

     


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  • Le chat et la Souris

     

    Mistrigri, un gros chat, guettait une souris,

    -Quand elle va sortir pour chercher sa pitance,

    Je vais la terrasser – Pensait l’animal gris,

    Sans fausse modestie, en pleine confiance.

     

    Un projet bien pensé ; dès sa sortie du trou,

    Surprise la souris, fut en effet victime,

    D’une patte assénant un bien terrible coup,

    Le félidé pouvait parachever son crime.

     

    - Aïe,aie ! Tu me fais mal - La captive couinait,

    - Pourquoi es-tu méchant ? Ma modeste personne

    A bien peu d’intérêt pour un buveur de lait,

    Je mange des déchets et ma chair n’est pas bonne.

     

    - Je te crois volontiers, ce n’est point la raison,

    Je suis un chasseur né, ainsi le veut ma race,

    Et puis je suis sensé défendre la maison,

    Contre les souriceaux, à la peau coriace.

     

    - J’ai trois enfants au nid, ils ont besoin de moi,

    Oublie-donc les humains, ce n’est pas ton problème,

    Ils peuvent se passer d’un chasseur comme toi.

    Notre souris tremblait, son visage était blême.

     

    Par les plaintes touché, le gros matou cédait,

    Relâchant la pression exercée sur la cuisse,

    D’un élan généreux, la souris libérait,

    Heureuse évidemment d’échapper au supplice.

     

    Deux semaines plus tard, Mistigri découvrit,

    Dans le jardin voisin durant sa promenade,

    Des croquettes de veau, alors l’envie lui prit,

    De goûter ce dessert au pied d’une salade.

     

    - Ne touche pas l’ami à ces mets bien parés,

    Ils sont empoisonnés, une dose mortelle,

    En arrivant ici, je les ai reniflés,

    Tu serais condamné à une mort cruelle.

     

    La souris rescapée avait sauvé le chat,

    Un beau geste en effet à tout points exemplaire,

    Des services rendus sont pourtant quelquefois,

    Oubliés par celui étant bénéficiaire.

     

     


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  • L’orateur

     

    Voyez cet orateur, il connait son affaire,

    Avec ses beaux discours qui ont tout pour vous plaire,

    Il sait ce qui convient pour éviter le four,

    Il a dans son grand sac, c’est certain plus d’un tour.

     

    Il se montre au courant de vos réels problèmes,

    Vous fait part à l’envi de ses beaux théorèmes,

    Ainsi vous l’écoutez parler de ses projets,

    Mais c’est lui qui choisit la plupart des sujets.

     

    Il est persuasif, il sait se faire entendre,

    Et vous faites semblant alors de le comprendre,

    Vous ne saurez jamais le fond de ses pensées,

    Car il noie le poisson par des billevesées.

     

    Ainsi ses beaux discours et ses belles paroles,

    Ne sont que courant d’air, ne sont que fariboles,

    Il a un mot pour tous, chacun reçoit sa part,

    Mais ses engagements seront mis à l’écart.

     


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  • Le renard et le chat

     

    Le renard est rusé, cela est bien connu,

    Se méfiant de tout et même de son ombre,

    Il arrive pourtant qu’un illustre inconnu,

    Arrive à le tromper et ceci sans encombre.

     

    Un chat ayant vécu chez de riches bourgeois,

    Etait redevenu affranchi et sauvage,

    Habitant maintenant dans les champs et les bois,

    Il s’était intégré au nouveau paysage.

     

    Seul ennui un goupil sur son terrain chassait,

    Le privant de souris, la meilleure pitance,

    Le canidé gourmand seulement lui laissait,

    Quelques petits rongeurs, bien maigre subsistance.

     

    Se souvenant du temps passé chez les humains,

    De leur esprit tordu à trouver la parade,

    Le haret dégourdi mit une affaire au point,

    Permettant d’être seul et de passer muscade.

     

    -Toi qui est bon marcheur, pourquoi rester ici,

    Je connais un endroit regorgeant de volailles,

    Vivant en liberté, pour toi aucun souci,

    Tu pourras à loisir faire grandes ripailles.

     

    Un tel garde-manger est digne d’intérêt,

    Guidé par notre chat, le renard prit la route,

    - Tu ne m’as pas trompé, j’ai le choix en effet,

    Je vais me régaler et sans l’ombre d’un doute.

     

    Hélas, le canidé s’approchant de l’enclos,

    Fut prit dans un étau, la mâchoire d’un piège,

    Le haret sans attendre avait tourné le dos,

    S’en allant profiter d’un nouveau privilège.

     

    Encore une leçon. Ce qui parait trop beau,

    Recèle bien souvent détestable surprise,

    Il est rare en effet que sur un gros gâteau,

    Se pose en supplément une énorme cerise.

     

     


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