• La poule aux yeux d’or

     

    Le désir de gagner toujours plus de pognon,

    Peut vous mener souvent à la déconfiture.

    Une fille aux yeux bleus avait un compagnon,

    Un garçon fainéant à la forte carrure,

    Il était sans travail, avait du baratin,

    Elle était gracieuse et de bonne nature,

    Et il l’avait contrainte à faire le tapin,

    Dans un pauvre quartier d’une sous-préfecture.

    Elle avait du succès, rapportait des deniers,

    Mais son tarif était on ne peut plus modeste ;

    Son mac la décida à changer de quartier,

    Ce déménagement pour lui devint funeste.

    Un jeune commerçant la fille remarquait,

    Il était séduisant, avait une fortune,

    Et voulant l’épouser, de la rue la sortait,

    Le julot ne touchait plus une seule tune.

     

     

     

     


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  • Le renard et la mésange

     

    D’où vient donc ce désir de changer d’apparence,

    De vivre dans la peau d’autres individus?

    Un tel voudrait voler croyant avoir la chance

    D’échapper aux dangers sur terre répandus.

     

    Ainsi maître renard enviait la mésange,

    Qui ne craignait jamais les chiens et les chasseurs,

    Il aurait bien voulu pratiquer un échange,

    Afin de s’envoler loin de ses agresseurs.

      

    Ô combien de frayeurs en traversant la route,

    Ayant déjà senti le souffle de la mort,

    « Les engins des humains autant je les redoute,

    Plusieurs de mes amis ont eu un triste sort »

      

    Il admirait béat le vol libre et gracile

    De ce petit oiseau qui lui semblait heureux,

    Il rêvait éveillé d’être ce volatile,

    S’élevant sans effort vers un ciel vaporeux.

     

    Goupil le nez levé avait une surprise,

    Quand du haut de l’azur giclait un épervier,

    Capturant la mésange avec tant de maîtrise,

    Que notre paridé n’eut le temps de crier.

     

    Le renard comprenait qu’il est aléatoire,

    De jalouser ainsi un être différent,

     A chacun ses ennuis, à chacun son histoire,

    Le bonheur du voisin n'est souvent qu'apparent.

     

     


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  • Les frères marchands

     

    Tous les deux héritiers d’un marchand de tissu,

    Des frères dirigeaient chacun une boutique,

    L’aîné n’était pas riche et le cadet cossu,

    Pourtant ils avaient eu une part identique.

     

    Le premier vendait des objets religieux,

    Des bibles, des missels, des croix et des médailles,

    Il avait pour clients, quelques hommes pieux,

    Des curés, des pasteurs et toutes leurs ouailles.

     

    Mais la foi n’avait plus sa puissance d’antan,

    De saison en saison faiblissaient ses affaires,

    Il voulait s’arrêter car son dernier bilan

    N’était pas rassurant, plutôt déficitaire.

     

    Le cadet plus malin vendait des pistolets,

    Des fusils-mitrailleurs et de multiples armes,

    Ses ventes annuelles atteignaient des sommets,

    Et il se moquait bien de causer tant de larmes.

     

    L’argent n’a pas d’odeur, aucune humanité,

    Pour beaucoup de nantis, par le moindre scrupule,

    Fi des codes d’honneur et de la dignité,

    Ils sont acoquinés à la pire crapule.

     

     

     

     

     


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  • L’aigle et le corbeau

     

    Souvenez-vous lecteurs d’une certaine histoire,

    Dans laquelle un corbeau s’est ridiculisé,

    Il voulait imiter un aigle en pleine gloire,

    Enlevant un mouton, l’appétit aiguisé.

     

    Un aigle s’étonnait, voyant un volatile,

    Déguster une noix avec tant de plaisir,

    -A voir ce vieux corbeau, ça me semble facile,

    De sortir le cerneau, je devrais réussir ;

    Mon bec est plus puissant que le sien ridicule,

    Pensait l’aigle royal un peu prétentieux,

    Ce sera jeu d’enfant d’ouvrir la cuticule,

    Je vais me régaler de fruits délicieux-

     

    Imitant le corbeau, s’escrimait le rapace,

    Mais de son bec crochu, il ne parvenait pas,

    A briser de la noix, la dure carapace,

    Le fanfaron déçu était dans l’embarras.

     

    A chacun son outil pour faire son ouvrage,

    Encore une leçon qu’il faudra retenir,

    Car jamais ne suffit ni la force et la rage,

    Il est de ces espoirs qu’on ne peut obtenir.

     

     


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