• Les frères marchands

     

    Tous les deux héritiers d’un marchand de tissu,

    Des frères dirigeaient chacun une boutique,

    L’aîné n’était pas riche et le cadet cossu,

    Pourtant ils avaient eu une part identique.

     

    Le premier vendait des objets religieux,

    Des bibles, des missels, des croix et des médailles,

    Il avait pour clients, quelques hommes pieux,

    Des curés, des pasteurs et toutes leurs ouailles.

     

    Mais la foi n’avait plus sa puissance d’antan,

    De saison en saison faiblissaient ses affaires,

    Il voulait s’arrêter car son dernier bilan

    N’était pas rassurant, plutôt déficitaire.

     

    Le cadet plus malin vendait des pistolets,

    Des fusils-mitrailleurs et de multiples armes,

    Ses ventes annuelles atteignaient des sommets,

    Et il se moquait bien de causer tant de larmes.

     

    L’argent n’a pas d’odeur, aucune humanité,

    Pour beaucoup de nantis, par le moindre scrupule,

    Fi des codes d’honneur et de la dignité,

    Ils sont acoquinés à la pire crapule.

     

     

     

     

     


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  • L’aigle et le corbeau

     

    Souvenez-vous lecteurs d’une certaine histoire,

    Dans laquelle un corbeau s’est ridiculisé,

    Il voulait imiter un aigle en pleine gloire,

    Enlevant un mouton, l’appétit aiguisé.

     

    Un aigle s’étonnait, voyant un volatile,

    Déguster une noix avec tant de plaisir,

    -A voir ce vieux corbeau, ça me semble facile,

    De sortir le cerneau, je devrais réussir ;

    Mon bec est plus puissant que le sien ridicule,

    Pensait l’aigle royal un peu prétentieux,

    Ce sera jeu d’enfant d’ouvrir la cuticule,

    Je vais me régaler de fruits délicieux-

     

    Imitant le corbeau, s’escrimait le rapace,

    Mais de son bec crochu, il ne parvenait pas,

    A briser de la noix, la dure carapace,

    Le fanfaron déçu était dans l’embarras.

     

    A chacun son outil pour faire son ouvrage,

    Encore une leçon qu’il faudra retenir,

    Car jamais ne suffit ni la force et la rage,

    Il est de ces espoirs qu’on ne peut obtenir.

     

     


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  • Le coq et le dindon

    Il est c’est bien connu au sein de la volaille,
    Bien des rivalités dans une basse-cour,
    Il arrive souvent que nait une bataille,
    Concrétisant ainsi un profond désamour.

    Un coq et un dindon de la même famille,
    Désiraient s’installer sur le plus haut perchoir,
    Mais il était bâti d’une étroite béquille,
    Un seul individu pouvait s’en prévaloir.

    Chacun des prétendants cherchait des connivences,
    Parmi les animaux lâchés en liberté,
    A coup de compliments et maintes révérences,
    L’un ou l’autre vantait son efficacité.

    Montant sur ses ergots, le coq à la parade,
    Chantait, s’égosillant de longs cocoricos,
    Le dindon cramoisi, en mauvais camarade,
    Poussait en glougloutant son rival hors enclos.

    Les autres emplumés regardaient ce spectacle,
    Les uns étaient contrits et d’autres goguenards,
    Se tenait à l’écart de ce bruyant cénacle,
    Un groupe composé des oies et des canards.

    Alors que les deux sots continuaient la lutte,
    Le jars bien inspiré montait sur le juchoir,
    Arrivé au sommet et dominant la butte,
    Il se mit à crier « Je détiens le pouvoir »

    Une belle leçon pour tous les politiques,
    Qui voudraient enjôler leurs chers concitoyens,
    Rien ne sert d’attiser de vaines polémiques,
    Il faut pour diriger en avoir les moyens.
     





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  • Le loup et la chienne

     

    C’est l’histoire d’un loup, amoureux d’une chienne,

    La nature est ainsi, étonnante parfois,

    Il espérait qu’un jour elle devienne sienne,

    Quand elle musardait sur le chemin du bois.

     

    Il se tenait toujours à quelques encablures,

    Essayant d’attirer tout au moins son regard,

    Il admirait de loin ses charmantes allures,

    Son envie décuplait, il se sentait gaillard.

     

    Et pendant de longs mois il était dans la peine,

    N’osant trop s’approcher en craignant le refus,

    Il négligeait les siens et arpentait la plaine,

    Au risque de tomber sur un homme à l’affût.

     

    Le malheur arriva, c’est une chevrotine,

    Qui le cloua au sol, le vida de son sang,

    A la scène assistant accourut la mâtine,

    Qui comprit que le loup n’irait plus très longtemps.

     

    -Que puis-je mon ami pour calmer la souffrance ?

    -Hélas je suis perdu, je vais bientôt mourir,

    Mais j’ai le réconfort d’une douce présence,

    Et c’est dans le bonheur que je m’en vais périr,

     

    La chienne comprenait, ayant eu l’espérance,

    Que le loup oserait faire le premier pas,

    Cela arrive aussi qu’une belle romance,

    Ne vive qu’un moment juste avant le trépas.

     


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  • Je vous propose à présent des contre-fables, vous comprendrez en les lisant.

    Merci pour votre lecture


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