• Le renard et le corbeau

     

    Un noir corbeau perché sur une branche,

    Tenait dans son bec un gâteau.

    Un vieux renard en habits du dimanche,

    S’en vint boire dans le ruisseau.

    -Salut l’ami, voici l’automne !

    Une civilité qui surprenait l’oiseau.

    « Je vois ce qu’il veut le bonhomme,

    Que je laisse choir le gâteau !

    Le goupil insistait –Vous avez de la chance,

    Grâce à votre plumage, épargné du grand froid,

    J’admire aussi votre vaillance,

    Des hivers vous êtes le roi-

    Le corvidé estimait la louange,

    Ouvrait le bec et lâchait le dessert,

    Mais il avait préparé sa vengeance,

    Le gros gâteau était dur comme du fer.

     

     


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  • Enrage ô vieux Léon

     

    Enrage ô vieux Léon et reste sous la pluie,

    N’ai-je donc assez lu ta prose qui m’ennuie,

    Et ne suis-je lassé de tes harcèlements,

    Que tu débites toujours avec acharnement.

     

    Mes vers que tu honnis sans raison apparente,

    Ces vers que je construis en parfait dilettante,

    Enchantent les mamans amusent les enfants,

    Mais toi tu es jaloux  les tiens sont déprimants.

     

    Ô mortel souvenir tu n’es plus qu’un mirage,

    Ta gloire est effacée il te reste l’image,

    D’un chroniqueur déchu avec le déshonneur,

    D’être montré du doigt par ton dernier lecteur.

     

    Fallait-il t’attacher à la mythologie,

    D’un vieux roi obstiné faire l’apologie,

    Prendre tes compagnons pour de vulgaires sots,

    Penser qu’ils sont encor à manger des p’tits pots.

     

    Ton orgueil insensé t’envoie aux oubliettes,

    Ton seul trône sera celui de tes toilettes,

    Tu pourras ruminer sachant pertinemment,

    Que c’est le résultat de ton comportement.

     

     

     

     


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  • La pie et le corbeau

     

    Une pie sur un pin chantait sa ritournelle,

    Dérangeant alentour, un vieux mâle corbeau,

    -Va jacasser ailleurs car ton chant de crécelle,

    Est vraiment déplaisant, ce n’est point un cadeau.

     

    -Tu m’amuses l’ami, et toi quand tu croasses,

    Ce sont les pires cris entendus dans les bois,

    Mes amis sont d’accord, nos oreilles tu casses,

    Alors ferme ton bec, jacasser laisse-moi.

     

    C’est alors qu’arriva, près des deux volatiles,

    Un gentil rossignol, bien connu pour son chant,

    Il sifflota dans l’air quelques notes graciles,

    Le début d’un concert agréable et charmant.

     

    -Ô mon dieu quelle horreur ! s’écria la jacasse,

    Approuvée aussitôt par l’autre corvidé

    -Je préfère et pourtant le cri de la bécasse,

    Va-t-en siffler ailleurs petit dévergondé.

     

    Encore une leçon car aussi dans la vie,

    Domine bien souvent un esprit de clocher,

    Combien de faux-amis, rongés de jalousie,

    S’allient dans le but de chasser l’étranger.

     

     

     


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  • Les deux singes

     

    Un singe fut surpris découvrant une glace,

    Lui qui se croyait beau, il était chagriné,

    -Mais je suis aussi laid sans faire une grimace,

    Que mes frères gibbons, j’en suis halluciné.

     

    Il se trouvait le nez petit et ridicule,

    Et n’aimait pas du tout sa mâchoire en avant,

    Détestait son regard et son front qui recule,

    Ses oreilles poilues et son menton fuyant.

     

    Rencontrant un ami, en tous points identique,

    Le satané miroir lui offrait en cadeau,

    -Regarde-toi ici, surtout pas de panique,

    Tu vas te découvrir un horrible museau.

     

    -Que me racontes-tu, mais c’est tout le contraire,

    Mon nez est gracieux, mon visage est parfait,

    Le regard est profond, le menton volontaire,

    De m’avoir vu ainsi, moi je suis satisfait.

     

    C’est bien souvent le cas entre deux homologues,

    D’exprimer haut et fort des avis divergents,

    Pourtant il s’agissait d’images analogues,

    Les chemins de l’esprit sont souvent différents.

     

     

     


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  • Le vélo et le matelas

     

    Ils étaient vingt et cent perdus dans la nature,

    Des objets différents, qu’un homme avait laissés,

    Ils avaient tous connu une belle aventure,

    Avant de devenir, démodés, dépassés.

     

    A côté d’un vélo amputé d’une roue,

    Commençait à moisir un petit matelas,

    Une face au soleil et l’autre dans la boue,

    Il était désolé, parlait de ses tracas.

     

    -J’ai souvent supporté de nombreuses violences,

    L’enfant de la maison bondissait sur le lit,

    Je regrette pourtant toutes ces insolences,

    Je suis abandonné, je vais mourir ici.

     

    -Je comprends ta douleur, pour moi je crains la rouille,

    C’est vrai que le bambin ne nous ménageait pas,

    Mais c’était un bonheur quand j’étais en vadrouille,

    Je sais ce qui m’attend, un pénible trépas.

     

    Chaque jour, chaque nuit, on entendait des plaintes,

    Emanant des objets, reclus, abandonnés,

    Et ils pouvaient avoir de légitimes craintes,

    Ils sont dans cet endroit à jamais condamnés.

     

     


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