• D’après des titres de ?

     

    Devant deux portraits de sa mère

    Emile ressent des frissons

    Il se souvient de l’ouvrière

    Et de ses si belles chansons

     

    Quand à Notre-Dame des Neiges

    Près du lac, au jardin d’antan

    Se déroulaient de longs cortèges

    Il composait le talisman

     

    Pour une cloche dans la brume

    Interpellant le voyageur

    Il écrivait malgré son rhume

    Les soirs d’hiver dans la fraîcheur

     

    Devant le berceau de sa muse

    Il faisait taire son perroquet

    Pour que Béatrice s’amuse

    A chanter le même couplet

     

    Rythmes du soir, aubade rouge

    Sérénade triste à mourir

    Premiers remords au fond d’un bouge

    Le Christ en croix devait souffrir

     

    Quand fut venue la mort du moine

    L’organiste du paradis

    Invita le bon Saint Antoine

    Et puis Chopin et puis Verdi

     

    Après le récital des anges

    Accompagné d’un grand piano

    Violon noir, tristesses blanches

    Il avait perdu le tempo

     

    Pour les charmantes communiantes

    Dans la chapelle au fond des bois

    Sont venues prier les passantes

    Au clair de lune et dans le froid

     

    Le vin avait eu sa romance

    Sifflée par les petits oiseaux

    Un sonnet d’or, la délivrance

    Dans des jardins sentimentaux

     

    Il connaissait la vierge rose

    Et les bergères au cœur blessé

    Lied fantastique et jolie prose

    Aux alentours d’un puits hanté


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  • Les deux frères

     

    L’un était grand, l’autre petit,

    Bizarrerie de la nature,

    Le grand avait des cheveux gris,

    Et le petit une tonsure.

     

    L’un était beau, l’autre bossu,

    Tous deux étaient célibataires,

    Le grand partout était connu,

    En qualité d’homme d’affaires.

     

    Le petit était courageux,

    Il rendait de nombreux services,

    L’autre était lâche et orgueilleux,

    Il accumulait tous les vices.

     

    Et pourtant le grand vivait bien,

    Il profitait de sa fortune,

    Alors que l’autre n’avait rien,

    Il dormait au clair de la lune.

     

    Mais le riche eut un accident,

    En revenant d’un long voyage,

    Et il laissa tout son argent,

    A son frère comme héritage.

     

    Le bossu que les gens fuyaient,

    Connut de ce fait une audience,

    Les femmes à ses pieds se jetaient,

    Qu’il en perdit toute conscience.

     

    Pire que son frère il devint,

    Etalant sa grande richesse,

    Ne connaissant plus son voisin,

    Et se moquant de sa détresse.

     

    Etre nanti c’est bien connu,

    Entraîne l’homme à l’égoïsme,

    Et trop souvent le parvenu,

    Fait preuve d’un réel cynisme.

     

     


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  • Les trois coqs

     

    Ils étaient trois beaux coqs dans une basse-cour,

    En ayant autour d’eux vingt poules et poulettes,

    Imaginez la scène, ils devaient chaque jour,

    Séduire la volaille en jouant les vedettes.

     

    Si les deux plus anciens avaient priorité,

    Le troisième n’avait que peu de réussite,

    Les poules préféraient un expérimenté,

    Quoi de plus naturel, mais attendez la suite.

     

    L’un des privilégiés, montant sur ses ergots,

    Devint trop exigeant, refusant le partage,

    Son rival courroucé en gonflant son jabot,

    S’opposa fermement à un tel avantage.

     

    Ce fut une bagarre ô combien sans merci,

    Une prise de becs qui devenait sanglante,

    Pendant que le jeunot n’ayant plus de souci,

    Honorait sans répit la foule caquetante.

     

    La bataille dura jusqu’à l’épuisement,

    Et les deux combattants y laissèrent des plumes,

    La fermière voyant un tel comportement,

    Acheva les rivaux qui devinrent posthumes.

     

    Encore une leçon dont nous avons besoin,

    Qui fera réfléchir le chacun, la chacune,

    Plutôt que de vouloir celle de son voisin,

    Il vaut mieux préserver sa petite fortune.

     

     

     


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  • Le chaton et le souriceau

     

    Ô qu’il était mignon le petit chat persan,

    Avec ses jolis yeux et sa belle fourrure,

    Son maître était Louis, un ancien artisan,

    Qui tenait à Paris, un salon de coiffure.

     

    C’était un beau chaton, joueur et dégourdi,

    Il était bien soigné, heureux d’être sur terre,

    Il était affublé du nom de bigoudi,

    On a compris ce choix, ce n’est point un mystère.

     

    Profitant du soleil, jouant dans le jardin,

    A l’ombre d’un bosquet, il fit une rencontre,

    Un gentil souriceau mais qui pour le félin,

    N’était qu’un animal, sans rien à son encontre.

     

    -Comment t’appelles-tu, je ne te connais pas ?

    Le souriceau tremblait, sa peur était panique.

    -Moi je sais qui tu es, notre ennemi le chat,

    Maman m’a prévenu, c’est dans la génétique.

     

    -Ne crois pas les anciens, moi je suis ton ami,

    Et pour quelle raison te ferais-je la chasse.

    A la belle saison, le chat et la souris,

    S’amusaient gentiment, parfois sur la terrasse.

     

    Puis l’hiver est venu, la souris se terrait,

    Et quand vint le printemps, elle était grande et grasse,

    De son côté le chat, adulte devenait,

    Elégant et racé, il avait de la classe.

     

    Un matin la souris montra le bout du nez,

    Bigoudi le félin oublia sa promesse,

    Retrouvant son instinct transmis par ses aînés,

    D’un coup il bondissait, assommant la pauvresse.

     

    Ils se trouvaient égaux quand ils étaient enfants,

    Loin des à priori de leur proche entourage,

    Mais la maturité change les sentiments,

    Cela est bien connu et vraiment c’est dommage.

     

     


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  • A moi Robin des Bois

     

    A moi Robin des Bois ! Ivanhoé, Zorro,

    Tout est beaucoup trop cher les taxes et les impôts,

    Au secours ! Au secours ! Voici qu’on nous égorge,

    L’Etat nous prend nos sous, le blé, l’oseille et l’orge.

     

    Où sont mes picaillons ? Je vis un cauchemar,

    La sueur de mon front transformée en caviar,

    Pour nos bons députés et les zélés ministres,

    Pour tous les dictateurs, les potentats sinistres.

     

    Et le Saint-Emilion, le Corton, le Morgon,

    Bu sans modération avec mon bon pognon,

    Les voyages princiers, les villas aux Antilles,

    Les dîners opulents aux truffes et aux morilles.

     

    Au voleur ! Au voleur ! Je suis assassiné,

    Etranglé, lessivé, essoré, dépouillé,

    Ce bel argent gagné dans d’atroces souffrances,

    Pour payer aux nantis d’éternelles vacances.

     

    Voilà que je me meurs dans les pires douleurs,

    Sans avoir épargné des billets de couleurs,

    Je suis la vache à lait une poire juteuse,

    Un agneau sacrifié victime malheureuse.

     

     

     

     

     

     


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