• Le vélo et le matelas

     

    Ils étaient vingt et cent perdus dans la nature,

    Des objets différents, qu’un homme avait laissés,

    Ils avaient tous connu une belle aventure,

    Avant de devenir, démodés, dépassés.

     

    A côté d’un vélo amputé d’une roue,

    Commençait à moisir un petit matelas,

    Une face au soleil et l’autre dans la boue,

    Il était désolé, parlait de ses tracas.

     

    -J’ai souvent supporté de nombreuses violences,

    L’enfant de la maison bondissait sur le lit,

    Je regrette pourtant toutes ces insolences,

    Je suis abandonné, je vais mourir ici.

     

    -Je comprends ta douleur, pour moi je crains la rouille,

    C’est vrai que le bambin ne nous ménageait pas,

    Mais c’était un bonheur quand j’étais en vadrouille,

    Je sais ce qui m’attend, un pénible trépas.

     

    Chaque jour, chaque nuit, on entendait des plaintes,

    Emanant des objets, reclus, abandonnés,

    Et ils pouvaient avoir de légitimes craintes,

    Ils sont dans cet endroit à jamais condamnés.

     

     


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  • L’ombre et la lumière

     

    Il était une fois dans un passage étroit,

    Depuis la nuit des temps, de façon équitable,

    Une ombre et la lumière étaient à cet endroit,

    Entre deux bâtiments de style remarquable.

     

    Suivant l’heure du jour et suivant la saison,

    L’ombre se retirait en laissant la lumière,

    Jamais l’une des deux traversait la barrière,

    Respectant sans détour l’invisible cloison.

     

    Cela pouvait durer, mais sale coup du sort,

    L’une des deux maisons présentait des fissures,

    Un danger évident pouvant causer du tort,

    Qui incita les gens à prendre des mesures.

     

    Le bâtiment rasé, le soleil avançait,

    Descendant jusqu’en bas de la grande façade,

    L’ombre est repoussée, elle disparaissait,

    Oubliés les accords, elle en était malade.

     

    La lumière était sourde aux lamentations,

    Jugeant que ses rayons étaient prioritaires,

    -Ma chère vous aviez trop de prétentions !

    S’amusant du déclin de sa colocataire.

     

    Oui mais voilà qu’un jour, un nouveau bâtiment

    Fut construit bien plus haut sur l’ancienne parcelle,

    Ce fut pour la lumière un cruel châtiment,

    De voir son ex-amie envahir la ruelle.

     


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