• Enrage ô vieux Léon

     

    Enrage ô vieux Léon et reste sous la pluie,

    N’ai-je donc assez lu ta prose qui m’ennuie,

    Et ne suis-je lassé de tes harcèlements,

    Que tu débites toujours avec acharnement.

     

    Mes vers que tu honnis sans raison apparente,

    Ces vers que je construis en parfait dilettante,

    Enchantent les mamans amusent les enfants,

    Mais toi tu es jaloux  les tiens sont déprimants.

     

    Ô mortel souvenir tu n’es plus qu’un mirage,

    Ta gloire est effacée il te reste l’image,

    D’un chroniqueur déchu avec le déshonneur,

    D’être montré du doigt par ton dernier lecteur.

     

    Fallait-il t’attacher à la mythologie,

    D’un vieux roi obstiné faire l’apologie,

    Prendre tes compagnons pour de vulgaires sots,

    Penser qu’ils sont encor à manger des p’tits pots.

     

    Ton orgueil insensé t’envoie aux oubliettes,

    Ton seul trône sera celui de tes toilettes,

    Tu pourras ruminer sachant pertinemment,

    Que c’est le résultat de ton comportement.

     

     

     

     


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  • Ô cage !

     

    Ô cage ! Ô ces barreaux ! Ô quelle vilénie !

    Qu’ai-je donc accompli pour tant d’acrimonie ?

    Je ne suis qu’un oiseau paisible et innocent,

    Me voici en prison à peine adolescent.

     

    Mon chant mélodieux qui ravit et enivre,

    Ce chant qui me permet dans ce lieu de survivre,

    Tant de fois écouté dans ma grande forêt,

    Entre ces quatre murs n’a plus aucun attrait.

     

    Ô cruel souvenir de ma gloire perdue,

    De cette liberté bien longtemps défendue,

    Au diable ces humains, ces êtres sans honneur,

    Qui un jour de printemps ont brisé mon bonheur.

     

    Pourquoi me condamner à vivre l’esclavage,

    Pour avoir le plaisir d’entendre mon ramage,

    J’étais encor meilleur dans mon pays natal,

    Sous les rayons ardents du soleil tropical.

     

    Retrouverais-je un jour la jungle de l’Afrique,

    Loin de cet horizon désuet, archaïque,

    De cet appartement qui sent le bois ciré,

    Loin de ce papier peint affreux, décoloré.

     

    Je ne sais plus voler maintenant je sautille,

    De perchoir en perchoir aux barreaux de la grille,

    Je n’ai aucun ressort, je suis devenu mou,

    Qui viendra me sauver en me tordant le cou.

     

     


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  • Ô page !

     

    Ô page ! Ô feuille blanche ! Ô terrible tourment,

    Pourquoi suis-je puni depuis un bon moment,

    Et ne suis-je inspiré par une folle muse,

    Qui me ferait cadeau de son talent qui fuse.

     

    Mes vers que j’ai créés avec tant de sérieux,

    Ces vers qui bien souvent m’avaient rendu heureux,

    Tant de fois pétillants qu’ils en faisaient des bulles,

    Ne sont plus à la mode et moi je déambule.

     

    Ô cruel souvenir de mes jolis quatrains,

    Œuvres de tant de nuits aux brillants lendemains,

    Me voici démuni face à la déchéance,

    De mon esprit trop las pour tenir la cadence.

     

    Cet esprit détonnant que je me connaissais,

    Vigoureux et puissant aux réflexes parfaits,

    Se dilue et se perd se fourvoie et s’émousse,

    Comme un aventurier égaré dans la brousse.

     

    Faut-il le bousculer pour encore espérer,

    Le tancer vertement, le tirer, le pousser,

    Avaler des cachets et des barbituriques,

    Afin qu’il redevienne au mieux de son physique.

     


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  • Chez ces gens-là!

     

    Y a déjà le député

    Qui aborde un beau sourire

    Il est toujours agité

    Et parle pour ne rien dire

    Il fait un tour au marché

    Sert de nombreuses paluches

    Fait semblant d’être branché

    En rencontrant des greluches

    Il embrasse les marmots

    Les concierges, les rombières

    Il fréquente les bistrots

    Et s’enfile plusieurs bières

    Il écoute les ragots

    Faisant de vaines promesses

    Accroché par des poivrots

    Des prolos et des gonzesses

    Il joue les fiers matadors

    Dès qu’il entre dans l’arène

    Faut vous dire monsieur

    Que chez ces cadors

    On se moque monsieur

    De vous et de votre peine

     

    Et puis y a le sénateur,

    Complètement inutile

    Un notaire ou un docteur

    Chauve, barbu et sénile

    Et quand il siège au sénat

    C’est pour prolonger sa sieste

    Il roupille dans le débat

    Et il bave sur sa veste

    Mais il touche du pognon

    Rien qu’à se tourner les pouces

    Croyez-moi ce vieux grognon

    C’est sur se la coule douce

    Fréquentant les restaurants

    Les plus grands d’la capitale

    Il se fiche des manants

    De ceux qui crèvent la dalle

    Il boit des vins de grands crus

    Se tapant sur la bedaine

    Faut vous dire monsieur

    Que chez ces cocus

    On se moque monsieur

    De vous et de votre peine

     

    Y a aussi tous les nantis

    Toutes les grosses fortunes

     Des goujats, des malappris

    Qui vous payent avec des prunes

    Ils dirigent le pouvoir

    Influent sur la politique

    C’est toujours leur bon vouloir

    Que le président applique

    Ils se font un tas de blé

    Rien qu’en jouant à la bourse

    Ont des chaînes de télé

    Jamais ne tarit leur source

    Ils sont pires que des loups

    Et pas le moindre scrupule

    Son toujours dans les bons coups

    Et fréquentent la crapule

    Les usines, les chantiers

    Peuvent fermer à leur guise

    Faut vous dire monsieur

    Que chez les banquiers

    On se moque monsieur

    De vous et de la crise

     

    Et puis il y a aussi

    Notre jolie Marianne

    Qui se fait bien du souci

    Avec tous ces bougres d’âne

    Espérant l’égalité

    Dans son beau pays de France

    C’est plutôt l’iniquité

    Que pratique cette engeance

    Quant à la fraternité

    Ce n’est plus qu’un doux mirage

    Atteinte de cécité

    Et oubliant le partage

    Et la pauvre liberté

    Elle a pris un sens unique

    N’ayant plus droit de cité

    Au sein de la République

     

     

     

     

     


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  • A moi Robin des Bois

     

    A moi Robin des Bois ! Ivanhoé, Zorro,

    Tout est beaucoup trop cher les taxes et les impôts,

    Au secours ! Au secours ! Voici qu’on nous égorge,

    L’Etat nous prend nos sous, le blé, l’oseille et l’orge.

     

    Où sont mes picaillons ? Je vis un cauchemar,

    La sueur de mon front transformée en caviar,

    Pour nos bons députés et les zélés ministres,

    Pour tous les dictateurs, les potentats sinistres.

     

    Et le Saint-Emilion, le Corton, le Morgon,

    Bu sans modération avec mon bon pognon,

    Les voyages princiers, les villas aux Antilles,

    Les dîners opulents aux truffes et aux morilles.

     

    Au voleur ! Au voleur ! Je suis assassiné,

    Etranglé, lessivé, essoré, dépouillé,

    Ce bel argent gagné dans d’atroces souffrances,

    Pour payer aux nantis d’éternelles vacances.

     

    Voilà que je me meurs dans les pires douleurs,

    Sans avoir épargné des billets de couleurs,

    Je suis la vache à lait une poire juteuse,

    Un agneau sacrifié victime malheureuse.

     

     

     

     

     

     


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