• Le chat parvenu

     

    Combien de félidés sont devenus célèbres,

    Depuis le chat botté jusqu’au fameux chat noir,

    Devenir roi du jour et prince des ténèbres,

    Voici ce dont rêvait un minet plein d’espoir.

     

    Il voulait devenir une grande vedette,

    Faire dix fois pas an la une des journaux,

    Etre cité partout dans la moindre gazette,

    Passer à la télé sur les meilleurs canaux.

     

    C’est ainsi qu’on le vit pousser la chansonnette,

    Mais ce fut un fiasco, sa voix ne portait pas,

    Au théâtre insuccès, pire encor l’opérette,

    Il avait échoué, mauvais au cinéma.

     

    Il devint adhérent d’un parti politique,

    Où il fit son chemin car il était menteur;

    Avec son baratin, sa morale élastique,

    Il parvenait bien vite au poste de leadeur.

     

    Il était bien placé pour faire des magouilles,

    Profitant de l’aura auprès des financiers,

    Il était devenu le prince des embrouilles,

    En ayant le feu vert des éminents banquiers.

     

    Ainsi notre matou se trouvait au pinacle,

    Sans avoir étudié, sans avoir travaillé,

    Qui l’aurait supposé, même pas un oracle,

    Pour asseoir son succès, le voici médaillé.

     

     


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  • Pastiches

    Rêve de la rivière

     

    La rivière endormie s’écoule en rêvassant,

    Du fabuleux destin si elle était torrent,

    Descendant les sommets, rapide et furieuse,

    Au gré de ses envies, calme ou tumultueuse.

     

    Agressant les rochers, érodant les galets,

    Ses eaux seraient d’argent, de mille et un reflets,

    Frangées d’écume blanche en démentes cascades,

    Et son cours animé de folles cavalcades.

     

    Formant au fond du lit de vastes tourbillons,

    Des remous délirants aux glutineux bouillons,

    Rongeant de son courant les rives végétales,

    Le ruisseau aurait des allures infernales.

     

    L’homme cet insolent ne pourrait s’y baigner,

    Il risquerait c’est sûr de ne plus remonter,

    Ainsi rêvent la nuit les petites rivières,

    Comme les filles sages aux exquises manières.

     


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  • Un homme pressé

     

    Un homme cheminait d’un pas vif et rythmé,

    Et l’on imaginait que cette vive allure,

    Allait c’est évident bien vite l’amener,

    A destination au bout de l’aventure.

     

    Il fonçait droit au but, allant vers son destin,

    Ignorant la chaleur, ne recherchant pas l’ombre,

    Sans marquer un arrêt, sans quitter le chemin,

    Vêtu d’un long manteau, coiffé d’un chapeau sombre.

     

    Sans détourner la tête, il fixait l’horizon,

    Des traces de sueur perlaient sur son visage,

    Il devrait bien savoir qu’à la chaude saison,

    Il faut pour supporter consommer un breuvage.

     

    Buttant sur un caillou, au sol il s’effondrait,

    Epuisé, assoiffé, manquant de résistance,

    Sans un proche secours, le voyageur mourait,

    Il lui restait encor une longue distance.

     

    Si vous voulez tenir longtemps avec entrain,

    Ne soyez pas pressé, à pied ou en voiture,

    Prenez le temps de vivre, il fera jour demain,

    Rien ne sert de courir, ménagez la monture.

     

     


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  • Orage !

     

    Orage ! Ô brume ! Ô pluie ! Ô sale temps pourri,

    Ne suis-je donc mouillé que pour vivre l’ennui,

    Et ne suis-je rouillé dans la verte campagne,

    Que pour tant regretter le vent de ma Bretagne.

     

    Mes pieds qui tant de fois sur de jolis chemins,

    Se trouvaient bien au sec, marchant avec entrain,

    Les voici maintenant pataugeant dans la boue,

    Alors qu’ils n’aiment pas le froid ni la gadoue.

     

    Ô cruel souvenir de jours ensoleillés,

    Sans le moindre nuage aux cieux illuminés,

    Me voici détrempé au milieu d’un déluge,

    Sans pouvoir m’abriter bien loin de tout refuge.

     

    Faut-il que je sois sot d’avoir voulu sortir,

    Alors que l’air ambiant se mettait à fraîchir,

    Pourrais-je profiter d’une courte accalmie,

    Mais le ciel est bouché sans aucune éclaircie.

     

    Je vais me ramollir, fondre et me diluer,

    Dans le cours du ruisseau qui vient de se former,

    Ah ! Si j’avais pensé à prendre un parapluie,

    Je serais à l’abri - quelle triste sortie !

     

     

     

     

     


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  • J'ouvre une nouvelle rubrique réservée aux pastiches d'oeuvres célèbres, à vous de juger, merci.


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